Les Ecuries de l'Eau de Fosse

Les Ecuries de l'Eau de Fosse

Rencontre du mois d'avril 2022

 

Anaïs Sagniez : aux écuries de l’eau de fosse le bien-être équin n’est pas en option !

 

Anaïs est « tombée dans les chevaux »  à 4 ans ! C’est à cet âge qu’elle a demandé à ses parents si elle pouvait avoir un cheval. Demande étonnante qu’elle ne sait pas expliquer, d’autant plus que personne ne montait à cheval dans la famille ! A 8 ans  elle a commencé à monter dans un centre équestre, elle n’est pas passée par les étapes habituelles : shetland, poney, double poney, non, elle est passée directement à cheval (normalement c’était censé débuter à 10 ans mais elle était grande !).

Un peu plus tard elle a rencontré Tristan qui travaillait dans une écurie de courses, on lui a proposé un job dans cette écurie et elle a accepté. C’était très particulier et très formateur : elle a beaucoup appris sur les soins des chevaux, le traitement des blessures, c’est là qu’elle a appris à faire correctement des box à la fourche et à la brouette tous les jours, et on repaille entièrement. Elle fait comme ça encore aujourd’hui : elle enlève les crottins et les pipis, donc peu de fumier et les chevaux ont toujours de beaux pieds.

Elle a eu envie de créer des écuries où le bien-être équin ne peut pas être une option : on ne peut pas proposer une pension de travail avec en option plus de foin ou plus de sorties ou plus d’attentions. Ils doivent tous être traités de la même façon. Ici si un propriétaire ne peut pas venir il sait que son cheval reçoit toute l’attention dont il a besoin, comme s’il s’en occupait lui-même.

L’activité aux écuries de l’eau de fosse est consacrée exclusivement à la pension et au travail de chevaux de propriétaires. Anaïs ne propose pas de cours ni de ballades, elle monte en moyenne entre 3 et 5 chevaux chaque jour ! Les propriétaires font appel à des moniteurs indépendants spécialisés qui leur font cours (dressage, saut d’obstacle, etc …). Certains font des concours d’autres ne font que de la ballade, et l’avantage à Viglain c’est qu’il y a de nombreux chemins de ballade.

En plus, Anaïs s’occupe de placer des chevaux réformés des courses (des trotteurs qui n’étaient pas à la hauteur des performances attendues par leur éleveur, ou qui étaient blessés), elle en a replacé une vingtaine jusqu’ici, ils restent généralement dans la région pour des propriétaires qui veulent faire des ballades, mais aussi du saut d’obstacle ou du dressage,

Anaïs a actuellement 5 chevaux à elle : Cahoma une jument qui est pleine et va faire un poulain fin juin ; et 4 chevaux, réformés des courses, :  Orléans, qui a été blessé, et qui profite maintenant d’une belle retraite ; And, trotteur, qu’elle commence à travailler pour l’emmener peut-être un jour sur des petits concours, il est encore en apprentissage; Nella, qu’elle entraine pour aller en concours ; et enfin Billy, qui a un handicap et ne peut faire que de belles ballades.

En équitation il faut toujours se remettre en cause et progresser, alors Anaïs a 2 coachs qui lui donnent  des cours toutes les semaines  pour continuer à évoluer.

Elle a aussi 3 ânes quelle a récupérés suite au décès de leur ancien propriétaire. Ils sont venus pour être replacés … mais elle les a gardés ! Et 2 biquettes qui ne font rien si ce n’est manger ! Sans compter deux magnifiques chiens de compagnie et de garde et les chats, adoptés à la SPA qui dorment tranquilles !

Anaïs et son compagnon Tristan sont arrivés à Viglain un peu par hasard. Ils venaient de région Parisienne. Leurs familles sont dans le nord, mais ils n’y avaient pas d’attache particulière et cherchaient à s’installer du côté de la Sologne ou en Normandie. Le hasard, ou presque, a voulu que le terrain de l’Eau de Fosse soit à vendre, ils ont visité et ils ont signé dans la foulée ! Arrivés en octobre 2017, l’activité de pension de chevaux a démarré en 2018.

Il y a eu beaucoup de travail, ils ont eux-mêmes défriché, clôturé et aménagé 10 paddocks, réalisé 8 abris pour les chevaux, récemment ils viennent de terminer la réalisation d’une nouvelle carrière en sable de 30 par 60 mètres, ce qui change tout pour travailler les chevaux ! Ce n’est pas fini, Anaïs a plein de projets pour les 10 ans à venir, aujourd’hui elle a réalisé un tiers de ce qu’elle veut faire. Elle imagine déjà un rond de longe et un manège couverts, et bien d’autres améliorations.  Mais la suite, elle la fera, comme tout le reste, à son rythme et pour le bien-être des chevaux.

Actuellement environ 17 chevaux de propriétaires profitent des installations. De toute façon, elle n’en veut pas plus d’une vingtaine car elle s’en occupe seule et prend en charge tout l’entretien des écuries. Elle tient à avoir une écurie familiale avec une bonne ambiance avec les propriétaires et des chevaux qui ne sont pas des numéros.

 

Vivre avec les chevaux c’est ce qu’il y a de mieux ! C’est parfois dur, quand il fait très froid, quand il pleut averse, … mais ce n’est pas un travail, c’est une passion. « Il n’y a pas un matin où je ne suis pas heureuse de me lever. Les écuries c’est mon bébé ! »

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